L'inclusion des enfants en situation de handicap dans des centres de loisirs : un parcours semé d'embûches
L'inclusion des enfants en situation de handicap dans les activités parascolaires : le combat des parents
En France, le ministère de la Santé estime que près de 7 millions de Français sont atteints d’au moins un handicap, dont près de 500 000 enfants.
Les parents d’enfants en situation de handicap peuvent rencontrer des difficultés lorsqu’ils cherchent à les inscrire dans des centres de loisirs pour des activités parascolaires.
Afin d’apporter des éclaircissements sur ce sujet, Sawa a mené une série d’entretiens avec des aidants pour identifier des solutions. Lors d’une précédente entrevue avec Sophie, au sujet de son fils de 11 ans atteint de trouble du spectre de l’autisme (TSA) et de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), nous avons pu constater les difficultés auxquelles elle fait face en tant que parent cherchant à inscrire son enfant à des activités parascolaires.
Quelles sont les facilités et les obstacles semés tout au long de ce parcours ?
L'accès aux centres de loisirs pour les enfants en situation de handicap : entre droits et réalités
En principe, tous les enfants, quelle que soit leur situation, doivent pouvoir accéder aux centres de loisirs en France : l’équipe a la responsabilité de mettre en place un accueil de qualité pour chaque enfant. Le refus d’inscrire un enfant en raison de son handicap est donc illégal et discriminatoire. Les loisirs et les vacances doivent être accessibles à tous les enfants.
Parfois, on trouve des structures « adaptées » dont le but est d’accueillir uniquement des enfants en situation de handicap. De même, il existe des structures ayant des projets axés sur l’accueil en mixité.
Dans certains cas, un PAI (Projet d’Accueil Individualisé) est nécessaire : il devient primordial lorsque l’enfant a des besoins spécifiques liés aux repas, à la prise de médicaments, aux interventions médicales, paramédicales ou au soutien, etc. « Le projet d’accueil individualisé définit les adaptations nécessaires pour faciliter l’accueil de l’enfant ou de l’adolescent au sein de la collectivité » (circulaire du 10 février 2021).
Au quotidien, on se heurte cependant à la problématique évoquée par Sophie : « Bien que l’accès soit un droit, dans la pratique, il est évident que l’accueil d’un enfant atypique n’est pas anticipé ».
Les défis rencontrés dans l’obtention de ce droit
Généralement, ce sujet suscite rapidement des réactions négatives, comme « on ne sait pas faire ». Selon Sophie, « il faut donc mobiliser toutes ses ressources pour démontrer que de simples adaptations peuvent faire la différence et qu’avec un bon encadrement et un suivi adéquat, tout se passe bien ».
S’adapter à son interlocuteur et comprendre ce qui fonctionne le mieux pour lui peut résoudre le problème. Pour de meilleurs résultats, il est également primordial d’expliquer la situation aux enfants du groupe de manière réfléchie et adaptée : « Sans stigmatiser, il est important d’expliquer, de façon ludique, aux enfants les particularités de leur camarade. On peut aborder le sujet sous l’angle des forces et faiblesses de chacun ou profiter de la communication plus développée sur le handicap de nos jours ».
Persévérance et inclusion : le combat des parents-aidants
Persévérance et insistance sont les maîtres mots des parents-aidants déterminés à atteindre le résultat escompté : « Sauf incapacité évidente, il est important de garder à l’esprit qu’il faut au moins 10 séances avant de conclure que l’activité n’est pas accessible à l’enfant ».
La communication est essentielle après les séances, aussi bien entre le parent et l’intervenant qu’entre l’enfant et l’intervenant, ou encore entre l’enfant et son parent. Cette étape permet à l’enfant de s’autoévaluer, de développer le sens de l’autocritique, et de tisser un lien avec l’intervenant. Elle peut également montrer à l’intervenant que l’enfant est, en fin de compte, comme les autres.
Grâce à cette démarche, selon Sophie, « tout le monde serait ravi des progrès accomplis et de l’impact positif qui en découle ».